Racisme quotidien

J’ai dans la classe une petite gamine d’origine roumaine avec laquelle plusieurs gamins sont immondes.

Ils l’appellent la gitane, font un écart de plusieurs mètres s’ils doivent passer à côté d’elle, une moue dégoûtée si elle s’approche !

La petite en souffre, surtout que c’est une gamine adorable qui est très volontaire !

Je bataille en permanence contre ça : engueulades, discussions sur le racisme, punitions, mots aux parents, …

J’ai réussi à ce que certains arrêtent mais j’ai deux/trois irréductibles (pourtant d’origine étrangère eux aussi…) que rien ne semble calmer et franchement ça me met hors de moi ! Surtout qu’en parler aux parents ne servirait à rien, car je pense que c’est de là qu’ils tiennent leurs idées !

24 Commentaires

Classé dans Vie de classe

24 réponses à “Racisme quotidien

  1. Isabelle

    Et leur demander de se mettre à sa place, leur montrer que si on dénigre une origine, on peut en dénigrer d’autres, voire la leur! Quelle serait leur réaction si des élèves agissaient envers eux comme ils le font avec cette petite? Peut-être commenceraient-ils à réfléchir?
    Bon courage!

  2. petitemaikress

    Déjà fait !

  3. Isabelle

    Et faire un jeu de rôle? (après, je sèche…)

  4. Isabelle

    Et l’étude de textes sur ce sujet (par ex la chanson « c’était un petit sapin » d’Anne Sylvestre)?
    Promis, je m’arrête…

  5. Faire faire un exposé à chacun sur son pays d’origine ? ou sur un pays étranger au choix ?
    Je sais qu’ils sont sans doute un peu jeunes, mais avec un peu d’aide et de préparation, voir quelques bons points (argh, le gros mot ! 😉 ) ça pourrait se faire, non ?

    Quand j’étais petite, j’ai été « exilée » en Corse pendant quelques années. C’est encore la France, métropolitaine, même, et pourtant pour tous j’étais « la continentale », la « pinsuti », comme ils disent avec mépris… donc je suis vraiment ravie de voir que des maitresses ne ferment pas les yeux, ne considèrent pas la méchanceté des enfants comme normale, et cherchent des solutions.

    Bon courage !

  6. Fanette

    Moi, je propose AZUR ET ASMAR en plus. C’est un film d’animation absolument génial. Un appel à la tolérance, à la rencontre avec l’étranger. Superbe, très émouvant. Magnifique, bouleversant.

  7. Le petit Nicolas

    Fais rencontrer les parents de ta classe dis leur d’amener quelque chose à manger ( un truc de chez eux , pas une barre pâtissière avec du coca par exemple). Ça sera dans le cadre des relations avec les parents et aborde ce problème avec les parents des gamins en question.

  8. Bonne idée, p’tit Nico.
    On peut aussi imaginer que les parents de ta petite Roumaine vienne mettre en valeur des compétences qui leur sont propres (RRRÔoooo, j’parle comme une instit.) (culture locale, bouf, récit de vie, partage d’expérience, cours de langue, témoignage poignant… que sais-je ?) qui les valoriseraient devant l’ensemble de la classe, et du même coup leur fille… Non ?
    Et pis sinon, c’est deux bââffes, un coup de pied au c** et au lit ! Non mais !!!

  9. petitemaikress

    Euh c’est beau vos idées… mais pas avec les deux gamins en question… les parents seraient plutôt du genre à dire « ben ouais c’est une sale gitane » et la mère de la gamine ne parle pas un mot de français et est complètement larguée….

    Pour ce qui est des poèmes/ films / jeux de rôles, cela permet de sensibiliser le reste de la classe aux problèmes mais ces deux là sont audelà de ça ! J’ai pourtant bien insisté sur le fait que si à eux on disait « sale turc » ou « sale arabe », ils seraient les premiers à faire un tollé et à vouloir tout casser !

  10. Le petit Nicolas

    J’ai une autre proposition: c’est de renvoyer tous ces étrangers dans leur pays comme ça on en parle plus.
    je vais demander à mon vieux copain Brice de l’immigration si il peut pas faire quelques chose pour toi.
    Ou alors fais intervenir une association style femmes-relais pour discuter du problème. C’est mon dernier mot.
    Bisous quand même ptite maikresse

  11. Claudia

    Effectivement.
    Bien souvent, ce sont les parents eux-mêmes qui mettent ce genre d’idées dans la tête de leurs enfants.
    C’est une réalité bien triste…

  12. petitemaikress

    Euh… p’tit nico, avant c’était un peu léger, mais là c’est peut-être un peu fort non ?

    Enfin moi j’ai des images de gamins passant par la fenêtre qui me traversent régulièrement l’esprit depuis que je suis dans cette classe !

  13. Le petit Nicolas

    Sinon j’ai le numéro de Zidane il viendra leur expliquer que le racisme c’est pas bien.Ça aura plus d’impact que toi vu que ça m’étonnerait que ces deux lascars aient plus envie de devenir instit que numéro 10 de l’équipe de France.
    Sinon tu engages des collégiens parmi d’anciens élèves intéressés de faire une pige en tant qu’hommes de main pour leur faire comprendre ton message de fraternité. Il parait que ça marche.

  14. Déçue83

    Et bien, tu vois, ce que tu décris, ne m’étonne absolument pas …
    Ni les parents bêtes et manipulateurs, ni le fait qu’eux-mêmes hurleraient au racisme primaire si ça arrivait à leur fils …
    On est vraiment dans la mouise…

  15. Régis

    « Enfin moi j’ai des images de gamins passant par la fenêtre qui me traversent régulièrement l’esprit  »
    Tant que tu ouvres la fenêtre…

    Avant d’en arriver là, les familles de ces deux élèves ne seraient-elles pas sensibles aux arguments institutionnels et/ou légaux?
    Je ne connais pas ton IEN, mais ce n’est pas impossible qu’il puisse, en dernier recours, prendre une(des) décision(s) « salutaires ».

  16. Pas bête l’idée du petit Nicolas dans le sens où la sensibilisation par un intervenant extérieur a souvent plus d’impact que la tête connue de tous les jours.
    Nous on utilise par exemple « l’éducation par les pairs » dans la prévention SIDA/IST/drogues lors d’une journée annuelle où les ateliers sont animés par des étudiants à destinations de lycéens.

    Ce qui m’attriste le plus dans tout ça, c’est que bien souvent, en grandissant, les petits caïds finissent par découvrir que parfois ils ont besoin de l’autre quelque soit son origine et remettent en question certains principes parentaux. Je sais que ce n’est pas toujours le cas mais j’ai vu plusieurs exemples encourageants de ce coté-là. Mais par contre, les petits « pointés du doigts », que ce soient des petits gros, des petits étranger ou même des petits « pinsutis », se méfient de tout le monde en grandissant et finissent par se retrouver eux-même en situation d’exclure quelqu’un d’autre sans autre raison que le besoin primaire de se sentir en sécurité et le plus fort…

    C’est dès le primaire que le schéma peut être cassé et changé en mieux, je te souhaite donc bien du courage ! 🙂

  17. jevoudraisvivrelibreetegale

    Je te souhaite bon courage et je suis ravie de voir que des profs réagissent.

    En as tu parlé avec l’enfant discriminé?

  18. Jojo

    Super… quand on connait les milieux dans lesquels tu enseigne, je trouve ça pathétique, et très révélateur de la bêtise humaine; comme quoi la xénophobie et la mise à l’écart n’ont pas de frontières sociales ou intellectuelles.

    A pleurer.

  19. Le petit Nicolas

    on est toujours l’étranger d’un autre. ( je cite)

  20. Le petit Nicolas

    Je pense que tu ne parviendras à résoudre ce problème que dans la durée. Il faut que tu en parles avec tes élèves dans un conseil de classe par exemple. Que tu diffuses des films sur l’intolérance ( il en existe des tas) que vous lisiez des textes ( l’actualité sur les Roms ). Bref c’est un problème qui ne pourra se résoudre qu’ à travers une réflexion longue et collective. Dis toi que ces deux nigauds disent tout haut ce que peut être certains pensent tous bas ou du moins leurs parents alors même si tu arrives à faire réfléchir ne serait que le quart c’est déjà gagné.

  21. Le jeu de rôle précédemment proposé me semble la meilleure solution . Au moins là ils vivront le problème, même 5mn 😉

    A moins qu’ils ne l’ait déjà vécu eux-même et qu’ils ne reproduisent ce qu’ils ont subit!

  22. marisa

    Et oui, on est toujours l’étranger de quelqu’un ! J’ai connu cela dans ma chair en tant qu’Italienne en France, et mes enfants, Francais à peau foncée en Allemagne… Les « pas gentils » n’étaient ni francais, ni allemands. Je ne suis pas instit., pourtant l’occasion m’est donnée d’enseigner notre langue dans une école maternelle et dans différentes institutions primaires de l’autre coté du Rhin. Lorsque ce problème se présente, je fais un cours sur le pays de l’enfant mis à mal. La dernière attaque raciste a été portée contre un petit Iranien : j’ai travaillé sur ce que la Perse a apporté à l’Europe. Certains n’ont pas vraiment apprécié d’apprendre que leurs ancêtres vivaient dans des huttes en bois alors que le grand-père de Hamman avait sûrement un palais plein d’objets précieux en mangeant des pommes,du raisin, des abricots… Hamman était fier et moi, j’avais fait mon travail d' »instit. »(valeurs humaines et… vocabulaire).

  23. clarinette

    Tout simplement ne plus faire une focalisation du problème. A savoir donner des jugements de valeur sur les comportements des enfants. Mais exiger d’eux une attitude de respect en toutes choses, et les punir s’ils ont des attitudes offensantes.
    Arrêtons de faire de la psychologie de tout!!!!
    L’éducation est un temps donné pour acquérir surtout des réflexes. Le raisonnement se fera progressivement.
    Mais vouloir faire quelque chose de spécial pour régler ce problème, c’est illusoire.

  24. C’est vrai que les parents peuvent beaucoup et que la maîtresse ne peut pas tout faire toute seule. J’en ai parlé dans un de mes billets. Après, la réponse peut être le repressif, leur dire que c’est un délit puni par la loi. ça parlerait peut-être aussi aux parents s’ils essayent de ne pas faire de vagues. S’ils sont vindicatifs, je ne vois pas…L’expo « 10-18 » sur les droits et devoirs des jeunes est bien faite.

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